Sofia Amelya Morgan

vingt-cinq ans - le 29 juin à la Nouvelle-Orléans - américaine - professeur d'arts plastiques - célibataire - vampires - Lucy Hale

un peu plus sur sa vie

L'histoire commence de cette façon pour bien des vampires. Au début, on a tout pour être heureux. Dans mon cas, j'étais étudiante, j'avais beaucoup d'amis, un petit ami également et des parents en or : bref, une vie parfaite mais qui m'avait toujours semblée un peu trop tranquille. Peut-être que c'est pour ça que les choses se gâtent par la suite. Parce que tout va trop bien et qu'on en veut encore plus, le karma, l'équilibre, le destin ou quoi que ce soit se charge de vous détromper.


Cette nuit, je n'aurais pas dû être là : une fête avait lieu chez mon petit ami, si je me souviens bien, mais quelques minutes avant de partir, nous avions eu une assez violente dispute. Au final, j'avais préféré rester, trop énervée par nos accrochages ridicules. Allongée sur mon lit un livre entre les mains, j'essayais comme je le pouvais de me distraire. En vain, tout revenait toujours à lui. Peut-être qu'on aurait dû rompre beaucoup plus tôt. Mais on avait été le couple phare de nos années lycée, difficile de se débarrasser de l'étiquette. Et là, des bruits étranges me sont parvenus. Des éclats de verre, des éclats de voix. Un cri à peine étouffé. Celui de ma mère. Affolée, j'avais descendu les escaliers le plus vite possible, sans même avoir pris la peine de prendre de quoi me défendre, au cas où cela aurait été nécessaire. De toute façon, je n'aurais pas fait le poids. Une femme tenait fermement mon père et mordait avidemment son cou. Ma mère, elle, allait défaillir. Comme un chiffon, mon père tomba au sol, dès que la femme le lâcha. Mon coeur, lui devait avoir arrêté de battre. Pour ma mère, ce fut différent. Moins propre. Le sang était partout, me faisant tourner la tête par la même occasion. J'allais m'effondrer à mon tour, la peur me paralysait, et l'horreur me remontrait la scène encore et encore dans ma tête. L'inconnue se retourna. Katherine. Je m'étais posée de nombreuses questions, des pourquoi, des pourquoi eux, pourquoi moi ? A jamais sans réponses. Le pire ça avait été son expression de prédatrice, avant qu'elle ne se jette sur moi. Je l'aurais suppliée à genoux, si j'en avais eu le temps. Je perdis connaissance et tombai dans un culrieux état léthargique. Je m'étais crue morte, à vrai dire, mais non, je finis par m'en réveiller, animée par une seule envie. J'étais désorientée, le monde semblait avoir changé durant mon sommeil. Je voyais différemment. Sentais différemment. Et là, j'étais irrémédiablement attirée par ce son, un coeur battant, le sang qui coule dans les veines. La sauvagerie seule me guidait, et je fis ma première victime. Si ma gorge m'en remerciait, je restai un moment, à son chevet. J'aurais pleuré cet innocent, ma famille, et le monstre que j'étais devenue, si les larmes avaient bien voulu couler.

A présent seule, perdue, j'avais erré un moment, avais manqué de brûler au soleil bon nombre de fois avant de finalement trouver des repères. J'avais trouvé quelqu'un semblable à moi. Et sans cette personne, je ne serai pas là, non. Tout doucement, j'ai surmonté leur mort. Quoique, ça fait toujours aussi mal de penser à eux... Mais j'ai finalement tiré un trait sur mon ancienne vie, et depuis, j'ai cessé de me lamenter sur mon sort. Je me suis reconstruite, même si la colère ne m'a jamais quittée, prête à revenir.

   

© Titia & Didine